- L’inspection d’infrastructures dans des zones difficiles d’accès ou dangereuse peut aujourd’hui être réalisée par des drones volants.
- Ce engins volants sont régulièrement utilisés afin de raccourcir les campagnes d’inspection, de s’affranchir des difficultés d’accès aux installations, d’éliminer les risques d’accidents et de fiabiliser les opérations.
Inspection des pales d’éoliennes
L’inspection visuelle des pales d’une éolienne peut également être réalisée avec un drone embarquant un appareil photo avec objectif motorisé. Les drones disposent aujourd’hui d’une autonomie de 45 min contre 10 minutes auparavant, ils sont capables de transporter de plus lourdes charges. Ce qui leur permet d’embarquer un appareil prenant des images de meilleure qualité. Les drones ont en outre gagné en stabilité, en fiabilité, en simplicité d’usage. Cornis indique que l’inspection des trois pales d’une éolienne s’effectue en à peine 20 minutes contre environ une heure auparavant.
L’analyse des images s’effectue en une trentaine de minutes grâce à une solution logicielle développée par Cornis qui récupère les images, reconstruit le modèle numérique de la pale d’éolienne et détecte les éventuels défauts (érosion du bord d’attaque des pales, impacts de foudre, fissures…). Cette solution exploite des algorithmes à base de techniques d’intelligence artificielle pour analyser les images et identifier les défauts en les associant à des commentaires appropriés (type de défaut, niveau de gravité, réparation nécessaire…). Elle permet d’accélérer le processus mais la validation des résultats reste du ressort d’un opérateur expérimenté.
Inspection des installations électriques
Le Centre de Compétence Drones d’EDF accompagne les unités EDF à la mise en place de l’activité drone. L’électricien français dispose d’une centaine de télépilotes de drones qui sont employés comme œil déporté pour les opérations d’inspection visuelle de divers installations tels que les centrales électriques, les cheminées, les barrages, les conduites forcées, les tours aéroréfrigérantes…
Le contrôle visuel indirect par drone permet de limiter l’utilisation des échafaudages et la sollicitation de cordistes en zones sensibles. Outre la réduction des risques d’accidents sur les sites, l’utilisation des drones permet d’obtenir une meilleure vue d’ensemble des installations avec des temps d’intervention réduits et qui peuvent être réalisés en service ou lors d’arrêts de production. La qualité des images de plusieurs millions de pixels prise par l’appareil photo embarqué permet de déceler une fissure de l’ordre de quelques millimètres.
EDF développe ses propres logiciels et algorithmes à base d’IA indispensables à l’analyse des images afin de s’assurer qu’ils répondent à ses besoins et à la spécificité de ses installations. Ses outils permettent notamment de comparer des images, de détecter des défauts ou encore de reconstruire en 3D des installations (barrage, tour aéroréfrigérante) par photogrammétrie ou à partir des données fournies par des Lidar. Les équipements embarqués sur les drones permettent également d’effectuer des relevés topographiques et cartographiques de zones où seront par exemple construits les futures centrales électriques.
Inspection des infrastructures ferroviaires
Dans le secteur ferroviaire, les drones sont également utilisés pour l’inspection des installations afin de prévenir tout arrêt du trafic. L’appareil photo, le Lidar ou la caméra infrarouge qu’ils embarquent constituent un œil déporté pour le contrôle de l’état du réseau et des installations ferroviaires. Les drones volants sont par exemple mis à contribution pour contrôler l’évolution des parois rocheuses et de leurs grillages de protection ; pour évaluer l’état des caténaires et certaines installations techniques situées aux abords des voies afin de planifier des opérations de maintenance ciblées.
Les drones capturent des données qui peuvent être traitées en masse par les solutions logicielles développées par Altametris. Cela permet ensuite l’identification et la classification automatique de défauts. Ainsi, les décisions de maintenance sont éclairées et optimisées ; pour avoir des infrastructures plus performantes. Les drones se révèlent également d’une grande utilité pour réaliser un état des lieux sur des zones difficiles d’accès après de fortes intempéries. Ainsi, dans de nombreuses situations, ils permettent d’éviter l’envoi de personnel sur des zones dangereuses et de déployer des nacelles. Ce qui conduit à des gains de temps tout en réduisant les risques d’accidents.
Les drones volants ne sont cependant pas réservés aux seules missions d’inspection et de relevés topographiques et cartographiques. Ils sont également employés pour observer les phénomènes naturels présentant un risque pour les installations ferroviaires. La SNCF a également démontré la faisabilité d’une solution conçue par Altametris pour détecter automatiquement la présence de faune sauvage autour des lignes à grande vitesse.
Inspection de réservoirs
Les réservoirs d’hydrocarbure, d’eau ou autres produits font partie des équipements industriels dont l’intégrité doit être régulièrement contrôlée. Des drones aériens peuvent être employés pour réaliser le contrôle télévisuel à l’intérieur des cuves. Il s’agit le plus souvent de contrôles visuels grâce aux images prises par l’appareil photo embarqué par le drone mais il est possible de réaliser des contrôles avec des caméras infrarouge. Des cuves de plusieurs dizaines de mètres cubes jusqu’à 5000 m³ peuvent ainsi être inspectées afin de rechercher d’éventuels défauts : traces de corrosion, fissures, dépôts… Il est également possible d’évaluer l’intégrité de la charpente des réservoirs et des éléments de fixation.
Selon IS Groupe, l’emploi d’un drone permet de réduire le temps d’inspection et donc les coûts tout en gagnant en sécurité. Il n’est plus nécessaire d’installer un échafaudage ou d’utiliser une nacelle élévatrice. Ce qui élimine tout risque de chute des inspecteurs. Ainsi, l’inspection par un drone volant d’une sphère de stockage d’une dizaine de mètres de diamètre est conduite en une à deux journées alors qu’il faudrait compter près de deux semaines d’immobilisation de la cuve en tenant compte du temps de montage et de démontage d’un échafaudage. Durant l’inspection, les images sont retransmises en direct sur un écran de contrôle qui permet une préanalyse. Elles sont enregistrées et traitées ultérieurement par un logiciel spécifique en tenant compte des données de vol.