- Dominique Ribault, consultant QAD Europe, éditeur de solutions ERP pour l’industrie, est chaque jour confronté aux problématiques des industriels français. Il livre son point de vue sur la digitalisation de la maintenance et les conditions dans lesquelles celle-ci doit être faite.
L’horizon lointain de la maintenance 4.0
Il existe un problème de maturité des activités de maintenance dans le secteur de l’industrie. Alors que tout le monde parle d’industrie du futur et de maintenance 4.0, la réalité du terrain en est encore bien loin. Nous entendons actuellement beaucoup parler de la maintenance prédictive, basée sur l’analyse d’indicateurs complexes et composites. Mais rares sont encore les entreprises qui ont la capacité financière et technologique de la mettre en place.
Il existe encore beaucoup d’usines où la maintenance curative est le maître mot. Mais, nous constatons tout de même que cette maintenance “subie” est de plus en plus remplacée par une maintenance conditionnelle, ou préventive. Cette dernière implique de remplacer systématiquement et à une périodicité fixe des pièces ou des équipements, sans se poser de questions. Pour améliorer son efficacité, il est essentiel d’y intégrer la notion d’utilisation de l’équipement. En reliant ces données de fonctionnement et les consignes des fabricants d’équipements, il est possible de programmer des interventions plus pertinentes, de contrôler les coûts.
Décloisonner la maintenance du reste de l’entreprise
C’est, pour moi, une première étape essentielle vers la “maintenance du futur”, avant de parler prédictif. Mais elle se heurte à un écueil : les responsables de maintenance souhaitent un outil métier, donc de GMAO (Gestion de maintenance assistée par ordinateur) pour réaliser leur missions métier mais ne se préoccupent pas de savoir comment ils vont dialoguer avec le reste du système. Il est pourtant crucial, et encore plus aujourd’hui, de pouvoir communiquer avec le service production, achats et comptables et de faire circuler l’information. A mon sens, digitaliser la maintenance n’a pas de sens si ce n’est pas connecté au système d’information global de l’entreprise (ERP).
Sur le terrain, nous constatons que des industriels, équipés en GMAO, sont souvent incapables de dire quel est le coût réel de leur maintenance. Si leur outil n’est pas lié à l’ERP de l’entreprise, il est très compliqué de répondre à cette question.
Synergies GMAO – ERP
Plusieurs aspects de la maintenance doivent être traitées en lien avec l’ERP :
- la gestion de la production
Connaître l’utilisation des équipements grâce aux ordres de production passés afin de connaître le taux d’utilisation de chaque machine et prévoir la maintenance en fonction. - la gestion des stocks
Que ce soit pour prévoir les interventions sur les machines et anticiper le réapprovisionnement des pièces détachées et d’outils, mais aussi pour mutualiser les demandes d’achats de la production et de la maintenance. - la gestion des ressources humaines
- En prenant en compte les indisponibilités, pics d’activités, etc., afin de prévoir des planning d’interventions fiables et efficaces.
L’analyse des fréquences de panne réalisées dans la GMAO – MTBF (Mean Time Between Failure ou Moyenne des Temps de Bon Fonctionnement) et MTTR (Mean Time To Repair ou Temps Moyen pour Réparer) – sont aussi des indicateurs à surveiller en permanence. Avec ces informations, on peut calculer un indicateur de productivité et donner le temps moyen entre deux pannes pour caler la fréquence de maintenance préventive. Cette dernière doit être exploitée dans l’ERP dans les routines de calculs de charge, pour réaliser un ratio de productivité et gérer les plans de production.
En regroupant ces informations issues de logiciels différents, le côté préventif de la maintenance s’améliore. Une première étape de maintenance prédictive peut même être envisagée.
Les informations à partager entre ERP et GMAO sont nombreuses. L’intégration poussée de ces logiciels s’inscrit parfaitement dans le concept de maintenance 4.0, où une usine devient finalement un système global interconnecté.
À propos de QAD :
- Entreprise californiennee basé à Santa Barbara crée en 1979, spécialisée dans les solutions de gestion intégrée pour l’industrie (ERP)
- Plus de 1950 collaborateurs à travers le monde
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- Plus de 4000 sites et 300 000 utilisateurs
- Des clients dans plus de 100 pays
- 333 M$ de chiffre d’affaires en 2019