Un robot collaboratif n’existe pas vraiment

Robot collaboratif APAS à Bosch Mondeville.
Une station d'assemblage de l'usine Bosch Mondeville exploitant un robot qui opère en toute sécurité au côté d’un opérateur.
  • Bien que le terme robot collaboratif est devenu très tendance ces dernières années, un robot collaboratif appelé également cobot n’existe pas. C’est toute l’installation robotisée sur laquelle il est intégré et donc l’ensemble de l’application robotisée qui est collaborative.

Les robots collaboratifs sont souvent considérés comme des équipements essentiels à l’industrie du futur. Installés sur les lignes de production, ils peuvent opérer sans risque pour la sécurité des hommes et des femmes travaillant à ses côtés ou passant aux environs. Ils peuvent même collaborer avec un opérateur en effectuant certaines tâches pour le décharger des interventions pénibles ou rébarbatives.

Un robot seul n’a toutefois aucune utilité. Il doit être intégré à un ensemble d’équipements périphériques pour constituer une cellule robotisée répondant aux exigences d’une application spécifique : encaissage, assemblage, manutention, perçage, serrage, pick & place, collage… Il devra donc être muni de pinces ou d’un système de préhension, d’éventuels outillages, de systèmes de vision, de détecteurs, d’accessoires… Il peut être combiné à des périphériques : plateau tournant, convoyeur, support mécanique de pièces… 

C’est l’ensemble de l’installation composée d’un robot intégrant des fonctions de sécurité appropriées par son constructeur, des équipements associés, de l’architecture technique et des modes opératoires spécifiques qui constitue une application robotisée collaborative. Le déploiement d’un robot collaboratif doit faire l’objet, comme pour toute machine, d’une analyse de risque afin de déterminer les exigences de santé et de sécurité qui s’appliquent à l’ensemble de l’installation robotisé dont il fait partie. La cellule robotisée doit ensuite être conçue et construite en prenant en compte les résultats de cette évaluation.

Si les robots collaboratifs sont promis à un bel avenir, la réalité actuelle du terrain est tout autre.  En effet, selon l’étude du marché mondial de la Fédération internationale de robotique (IFR), la part de marché des robots collaboratifs a atteint 4,8 % du total des 373 000 robots industriels installés en 2019. L’adoption de robots pour des applications collaboratives enregistre cependant une augmentation de 11 %.

D’ailleurs, un robot dit collaboratif n’est pas toujours déployé pour travailler de concert ou aux côtés d’un opérateur. Du fait de ses fonctions de sécurité intégrées (système de détection et de freinage pour empêcher toute collision avec une personne), il peut parfois être mis en œuvre uniquement pour éviter l’installation de barrières autour de son périmètre d’action. Ce qui permet de gagner de la place dans l’usine et davantage de flexibilité dans l’organisation des lignes de fabrication.